La passe de trois !

La passe de trois !

 

 

Si les travées de la tribune Sud, celle face aux caméras de télévision, semblaient bien peu garnies hier soir pour ce Bastia-Lille, il ne faut pas en tirer des conclusions hâtives. Il y avait bel et bien des spectateurs, mais ces derniers avaient dû se réfugier dans les hauteurs faute à un toit qui, s’il gêne l’ensoleillement de la pelouse, ne couvre qu’une petite partie des sièges… Bravos aux architectes et bravo aux accaniti des tribunes Est et Ouest qui eux n’ont même pas le moindre abri sous lequel se réfugier…

Les différentes commissions de la LFP qui se penchent avec beaucoup (trop) d’attention sur le Sporting (Ah ! ces « pauvres » Lensois qui manifestent leur désarroi…) avaient imposé la pose d’un garde-corps dans la tribune Est côté nord-est). Cela a été fait tout aussi rapidement que s’est opérée  la migration de Bastia 1905 vers le côté sud-est de la dite tribune. Joli pied de nez !

Ghislain Printant obligé de revoir son « 11 » de départ par rapport à celui aligné face à Nantes présente ce soir un 4-2-3-1 composé d’Aréola dans les buts, d’une défense avec Diakité à droite, Squillaci-Modesto dans l’axe et de Palmieri qui récupère le poste d’arrière gauche palliant ainsi l’absence de Marange. Romaric et Gillet sont positionnés juste devant la défense et derrière Ayité, Boudebouz et Danic qui complètent le milieu de terrain. Sio est seul à la pointe de l’attaque.

La formation alignée par René Girard n’est pas la même que celle qui a joué et perdu ici même en Coupe de France début janvier puisque, entre autres, « l’invincible » Enyeama est de retour dans les cages lilloises.

Les deux formations se jaugent en début de rencontre et la première véritable occasion est pour les visiteurs avec cette frappe de Lopes à la 12ème minute. Aréola détourne en corner et fait preuve d’autorité en captant le ballon sur le corner qui suit. Son match face à Lens et ses erreurs semblent avoir servi d’électrochoc !

Les Lillois sont maîtres du ballon et ouvrent la marque dès la 17ème par Mendes plus prompt et plus haut que Boudebouz sur le centre de Béria. Le Capverdien catapulte de la tête le ballon dans les buts d’Aréola qui malgré une belle détente ne peut que constater les dégâts (17ème BASTIA 0 LILLE 1).

Il faut remonter au ¼ de finale de la Coupe de la Ligue face à Rennes le 13 janvier dernier pour voir le Sporting mené au score. Comment nos joueurs vont-ils réagir ?

Eh bien de la plus belle des manières et très rapidement puisque cinq minutes plus tard les compteurs sont remis à zéro. Plutôt à un partout ! Après un corner, Danic récupère le ballon. Au lieu de centrer directement il s’avance, élimine Corchia et adresse « un bijou de centre » que Sio de la tête convertit en but ! Un but 100% recrues du mercato… (22ème BASTIA 1 LILLE 1).

Après cette égalisation les débats s’équilibrent et le jeu se déroule le plus souvent au milieu du terrain. Aucune des deux formations n’arrivent à construire suffisamment pour venir inquiéter les gardiens adverses.

C’est suite à une perte de balle de Gueye, justement au milieu de terrain, que le Sporting va doubler la mise. Danic intercepte et lance Ayité en profondeur. Ce dernier s’avance jusqu’aux 16,50m et d’une frappe puissance trompe Enyeama qui n’avait pas bien bouché l’angle petit côté (40ème BASTIA 2 LILLE 1).

Beau retournement de situation de nos Bleus qui auraient pu regagner les vestiaires avec un troisième but marqué, mais la frappe de Sio n’attrape pas le cadre (44ème). C’est donc trempés mais menant au score que nos joueurs regagnent les vestiaires. Cela constitue un petit exploit puisque sur leurs 4 tirs (dont 3 cadrés) ils ont inscrit 2 buts quand dans le même temps les Lillois plus entreprenants avec 6 tirs, ont été moins précis Aréola ne devant intervenir qu’à 2 reprises.

Ce sont les mêmes 22 acteurs qui entament la deuxième période.

D’entrée les Lillois tentent de reprendre le jeu à leur compte mais manquent de percussion en attaque. S’ils n’ont inscrit que 21 buts depuis le début de la saison il ne faut pas en chercher bien loin la cause.

Nos Bleus se contentent de jouer la contre-attaque et sur l’une d’elles Boudebouz tente une frappe puissance qu’Enyeama détourne en corner (58ème). Grosse pression bastiaise sur le corner, mais après un « pilonnage » des buts lillois Enyeama parvient à stopper l’offensive !

A la 60ème Origi qui avait été l’unique buteur au match « aller » fait son entrée sur la pelouse. A noter que depuis ce but qui nous avait fait si mal, il n’a plus marqué depuis. Espérons que cela dure encore ce soir…

A peine entré et déjà menaçant puisqu’il est à deux doigts d’intercepter une passe en retrait de Diakité à Aréola. Heureusement notre gardien est vigilant et parvient à éloigner le danger (62ème).

L’état de la pelouse rendue bien lourde par la pluie explique sûrement la baisse du rythme du jeu des deux formations qui ne jouent que par à-coups.

Diakité est remplacé par Cioni à la 74ème minute. Tandis que côté Lillois le buteur, Mendes, cède sa place à Traoré (76ème), c’est Sio qui sort au profit de Kamano pour Bastia. (78ème) Deux buts en deux rencontres, Sio est assurément une bonne pioche pour le Sporting.

Ces différents changements semblent plus bénéfiques aux Lillois qui ont pris la direction des opérations. C’est à une « attaque-défense » que nous assistons en cette fin de match avec des Nordistes qui poussent pour égaliser et nos Bastiais qui luttent becs et ongles pour tenir le résultat. C’est un véritable pilonnage des buts d’Aréola, mais il y a toujours un pied, un dos et même une main de Cioni dans la surface pour contrecarrer les intentions des hommes de Girard.

Ce « petit jeu » Ô combien crispant pour les spectateurs va être prolongé de trois minutes au-delà du temps réglementaire. Trois minutes de souffrance qui ne cessent qu’avec le coup de sifflet libérateur de M. Desiage l’arbitre. Mais que cette fin de rencontre a été difficile !

Il la voulait, ils l’ont fait ! Ghislain Printant avait insisté sur l’importance de bonifier la victoire acquise à Nantes par une victoire à domicile. C’est chose faite. Pour la première fois depuis très longtemps le Sporting enchaîne une troisième victoire consécutive synonyme d’une 10ème place au classement. Quelle remontée si l’on se souvient que notre Club était scotché à la 20ème place au soir de la 17ème journée début décembre et cette défaite (1-0) à St Etienne.

Depuis le Sporting a appris à marquer, à ouvrir le score et le tenir, et ce soir comme face au PSG début janvier, à retourner des situations bien mal embarquées. Que de progrès ! Et dire que certains encore trouvent des qualités à Makélélé…

Si la victoire fait du bien, il ne faut pas se voiler la face, elle n’a pas été acquise, loin s’en faut, au terme de la meilleure prestation livrée par nos joueurs. Aurions-nous pu crier au scandale si Lille était reparti avec le point du nul ? Si la main de Cioni avait été lilloise quelle aurait été notre réaction avec un score en notre défaveur ?

Au terme de la rencontre la possession de la balle est équilibrée (49% contre 51%) mais les Lillois ont plus tenté (10 tirs  contre 7) et seule la précision leur a fait défaut (6 tirs cadrés pour nos joueurs contre seulement 3 pour les lillois). Cette facilité des Lillois à se mettre en position de tir est due en partie à notre milieu de terrain peu à son avantage ce soir notamment en deuxième période. Boudebouz en est le symbole.

Après ses 127 ballons ( !) joués contre Metz et ses 81 face à Nantes, notre « 10 » n’en a joué que 42 hier face à Lille. Romaric qui remplaçait Cahuzac a quant à lui joué 50 ballons tout comme son partenaire Gillet. Mais quand l’un, Gillet, en gagne 14 et en perd 11, l’autre Romaric en gagne 21 mais en perd autant faute à un jeu fait quasiment exclusivement de grands ballons vers l’avant. Difficile dans ces conditions de peser sur le jeu. Le milieu de terrain était hier assurément notre point faible.

Que pensez des entrées de Cioni, Kamano et Ongenda ? Le premier a remplacé Diakité à ¼ d’heure de la fin au moment où les Lillois poussaient. Il n’a joué que 7 ballons (0 gagné, 5 perdu) et il aurait pu « nous coûter » un penalty… Les deux autres étaient là pour profiter de leur vitesse dans les contre-attaques. Autant le dire ils n’ont absolument rien apporté offensivement comme défensivement.

Fut un temps où après un très bon match nos joueurs étaient battus (défaite 0-1 à St Etienne par exemple). Dans la situation actuelle comment ne pas se contenter d’une victoire après un match moyen ? Comme la justement souligné Ghislain Printant lors de sa conférence de presse après la rencontre « un petit message aux supporters (…) il ne faut pas s’embourgeoiser ! »

Promis coach, à Lorient nous nous contenterons d’une victoire sans la manière !

FORZA BASTIA!

 

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