C’était trop beau !

C’était trop beau !

Il est 21h50. Il reste une poignée de secondes à jouer sur les trois minutes de temps additionnel annoncé par l’arbitre assistant. Les accaniti retiennent leur souffle prêt à exploser au coup de sifflet final. Les Bleus mènent 1 à 0. Les 3 points sont à portée de crampons qui plus est face à l’A.C.A. Une dernière contre-attaque des « Rouge et Blanc » avec à la clef et un duel Landreau-Oliech. Ce dernier joue le coup à fond au détriment de l’intégrité physique de notre gardien qui reste à terre. M. Turpin qui a parfaitement vu et jugé l’agression de l’attaquant Ajaccien lui adresse un carton rouge. Nos Bleus prennent des nouvelles de Landreau, dont s’occupent les soigneurs, et récupèrent tranquillement en attendant que le jeu reprenne et qu’enfin l’arbitre délivre tout un peuple…

Plus de 15000 spectateurs dont 450 Ajacciens garnissent les travées d’Armand Césari pour ce derby qui aux dires de Frédéric Hantz n’est qu’un match important entre le 13ème l’A.C.A et le 16ème le Sporting. Certes les accaniti n’imaginent pas autre chose que les 3 points mais pour eux il n’est aucunement question d’occulter l’autre enjeu de cette rencontre : La suprématie régionale.

Harek et Sablé ayant rejoint Cahuzac à l’infirmerie, le coach est contraint de revoir son « 11 » de départ. Surprise il délaisse son sempiternel  4-2-3-1 pour un 4-4-2 ! Landreau l’incontestable titulaire a devant lui de gauche à droite Palmieri, Choplin, Marchal et Cioni. Le milieu est composé de Yatabaré, Faty, Rothen et Ilan, et l’attaque de Modeste épaulé par Maoulida de retour après plusieurs matchs sur le banc. Du métier, de la qualité technique pour cette entame de match côté bastiais pour « user » les Ajacciens et lancer les jeunes pousses afin de finir le travail.  Khazri, Thauvin et Beauvue sur le banc, cela semble être le plan du coach mis en place ce soir.

Le début de rencontre est animé avec notamment plusieurs corners obtenus par nos Bleus. Le premier carton jaune de la partie est pour Marchal coupable d’une faute sur Oliech qui partait défier Landreau. Si l’arbitre se montre clément vis-à-vis de Marchal, il l’est tout autant pour les Ajacciens Faty et Belghazouani qui s’essuient les crampons sur Rothen et Palmieri.

Après une bonne entame le jeu baisse d’intensité à la ½ heure. Les deux formations recherchent leur deuxième souffle. Seuls les corners et les coup-francs permettent à nos Bleus d’inquiéter Ochoa et ses partenaires à l’image de ces deux tentatives d’Ilan aux 33 et 35ème minutes. Juste avant la pause Choplin reçoit à son tour un carton jaune. Notre défense centrale sera donc sous la menace toute la deuxième mi-temps. La pause intervient après une ultime parade de Landreau sur un coup-franc de Cavalli.

Les 22 mêmes joueurs font leur entrée sur la bonne pelouse, il faut le signaler, pour la 2ème période.

Tant pis pour ceux qui font encore la queue à la buvette car des la 46ème minute Maoulida se trouve au bon endroit pour placer une tête piquée qui trompe Ochoa. Un ballon arraché dans la surface par Modeste revient sur Cioni côté droit. Ce dernier adresse un très bon centre pour Maoulida et c’est l’explosion à Furiani ! (46ème Bastia 1 Ajaccio 0). Maoulida le revenant, le presque banni met fin à plus de 230 minutes de stérilité offensive !

Choplin à la peine face à Lasne est à deux doigts du 2ème carton jaune synonyme de rouge. Cela a le don d’énerver le pourtant expérimenté Chalmé, et c’est lui qui finalement reçoit le jaune ! Alors que sur le coup-franc Zubar est tout prêt de tromper Landreau qui a semble-t-il mal jugé la trajectoire du ballon c’est au tour d’Oliech coupable d’une simulation dans la surface de réparation d’être averti. De fait les Ajacciens sont sanctionnés pour des peccadilles plutôt que pour des fautes bien plus évidentes. Comprenne qui pourra !

A l’heure de jeu « le plan Hantz » débute avec la sortie d’un Ilan bien discret remplacé par Thauvin. Ce sont pourtant les ajacciens qui dominent les débats, nos joueurs misant sur les contre-attaques. A la 68ème minute, deuxième acte du « plan Hantz » Beauvue remplaçant Maoulida qui sort sous les applaudissements. Tout juste entré en jeu Beauvue rate le break, sa reprise du gauche en pleine surface manquant de puissance. Les deux équipes se rendent coups pour coups, l’une souhaitant préserver le score, l’autre essayant d’égaliser. Sur un tacle correct il faut l’avouer, l’arbitre adresse un 2ème carton jaune à Chalmé qui rentre aux vestiaires en exprimant sa juste colère en direction du 4ème arbitre. Sur le coup-franc obtenu, Rothen oblige Ochoa à un superbe arrêt, le ballon arrivant au ras du poteau. Les entrées de Thauvin et de Beauvue ont apporté de la vitesse, mais la finition n’est pas au rendez-vous.

Alors que nous en sommes à la 92ème, et qu’il n’en reste plus qu’une à tenir, Oliech dans un face à face avec Landreau confond le ballon et le gardien de but. Le carton rouge est immédiatement adressé au Kenyan par l’arbitre…

Tout comme à François Coty en octobre dernier, le match « part en vrille ». Attroupements, entrées inappropriées sur le terrain, bousculades et coups défendus viennent ternir la victoire bastiaise. Le bilan de ces quelques instants de folie est lourd : Cartons rouges pour Rothen et Thauvin côté Bastiais et pour André côté Ajaccien. Cinq rouges dans un match en Corses, la presse nationale n’a pas fini d’en faire ses choux gras…

Le jeu reprend pour quelques secondes avant que M. Turpin ne donne l’ultime coup de sifflet de la soirée.

Victoire très importante de Bastia certes, mais à quel prix ? Quel syndrome frappe le Sporting ? Comment expliquer qu’en ayant toutes les cartes en mains nos joueurs soient incapables de gérer des situations pourtant à leur avantage, Frédéric Hantz avait pourtant tout fait pour dédramatiser cette rencontre ce qui avait bien fonctionné jusqu’à cette ultime minute ? De l’engagement mais pas de mauvais coups, du jeu, de l’envie voilà tout ce qu’attendaient les accaniti avec, évidemment la victoire au bout. Tout cela se déroulait ainsi jusqu’à ce que les vieux démons de ressurgissent.

Le métier de footballeur requiert des qualités techniques et physiques mais également une maîtrise de soi. Incontestablement, même les plus chevronnés en manquent. Dans l’immédiat ce sont 4 joueurs (Yatabaré, Marchal et donc Rothen et Thauvin) qui seront suspendus pour le déplacement à Bordeaux dimanche prochain. Si les deux premiers cités seront de retour pour la réception de Lyon, quand les deux autres effectueront-ils leur retour ? Les membres de la commission de discipline de la Ligue en salivent déjà ! Alors qu’incontestablement le Sporting a besoin de toutes ses armes pour engranger les points nécessaires au maintien, ce sont des difficultés supplémentaires que s’imposent nos joueurs.

Dirigeants, supporters, chacun interprète ces « faits d’armes » à sa manière. Quel est l’avis du coach sur la question lui qui devra faire face avec les moyens du bord ?

Voilà côté terrain…

Côté cour si l’on peu dire, l’absurdité de certains est à pleurer. Que cherchent-ils exactement ? Connaissant les menaces qui planent actuellement au dessus du Sporting comment expliquer leur comportement ? Ceux là que nous ne pouvons appeler supporters n’ont absolument rien à faire à Furiani. Que des mesures radicales soient prises une bonne fois pour toute dans l’intérêt supérieur du Club.

A ceux pour qui cela a un sens,

UNITI VINCEREMU E FORZA BASTIA !  

 

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