Un match « synthétique »*

A peine le temps de savourer la victoire en Coupe de France face à Louhans que nos Bleus reprennent le collier. Frédéric Hantz avait promis des changements dans la composition de son équipe pour affronter des Castelroussins en perte de vitesse depuis plusieurs matchs. Le retour de Rothen après son match de suspension pousse Choplin en défense centrale aux côtés de Marque. Le jeune Vincent très bon à Louhans conserve sa place au milieu, enfin El Azzouzi est titularisé au centre de l’attaque. Exit donc Suarez.

Une cinquantaine d’ «accaniti» garnissent le parcage visiteurs. Venus de Corse, de Nice, Aix, Brive ou la région parisienne, ils souhaitent faire connaître leur désappointement au sujet des matchs programmés le 5 mai 2012. Une banderole « 5 mai 1992 bafoué, la ligue n’a aucun respect » est déployée juste avant l’entame de la rencontre.  Cela n’a pas l’heur de plaire à M. Vautrin délégué du match qui exige le retrait de cette banderole « injurieuse »( !) avant que ne soit donné le coup d’envoi. Multiples palabres s’ensuivent pour finalement enlever le mot « bafoué ». Le match commence avec près d’1/4 d’heure de retard que le Sporting va sûrement payer au prix fort…

La rencontre débute doucement. Malgré les quelques séances d’entraînement effectuées sur la pelouse synthétique de Miomo, nos Bleus ont besoin de « sentir » cette surface de jeu inhabituelle.

Une montée d’Angoula suivi d’une passe pour Khazri dans l’axe offre à ce dernier une bonne situation. Sa frappe enroulée est déviée in extrémis en corner par Fernandez le gardien de but. Il faut une glissade d’Harek pour que les locaux se procurent leur première occasion. Au dessus. La seconde offensive est beaucoup plus dangereuse. Une contre-attaque partie des lignes arrière, et en deux passes Baby file seul au but. Noves vigilant joue les libéros et dégage au pied un ballon « chaud bouillant ». Nouvelle alerte avec cette reprise à bout portant de Mandrichi que Novaes écarte en corner d’une magistrale claquette. Sur le corner, deux Castelroussins sont libres de tout marquage dans les 6m ! Mandrichi rate de nouveau le coche. Les Bastiais ne sont pas en reste, et eux aussi sur un corner tiré par Rothen sont tout près d’ouvrir la marque. La tête de Diallo qui a sauté plus haut que tout le monde, passe juste au dessus des buts de Fernandez qui n’a pas esquissé le moindre geste.

A la ½ heure de jeu, Marque victime d’un violent coup de coude non sanctionné de Néves quitte ses partenaires le visage tuméfié. On apprendra plus tard dans la soirée qu’il souffre d’une triple fracture de la pommette ! Mary prend sa place en défense centrale. Rien de notable jusqu’à la pause dans cette première mi-temps où les maladresses et les approximations auront été nombreuses.

 

La deuxième période reprend avec les mêmes 22 acteurs. Maoulida assez discret jusque là va commencer son « show ». Cela débute par un « grand pont » dans la surface suivi d’une frappe que Fernandez détourne en corner.

A la 55ème minute, Tholot le coach de Châteauroux procède à 2 changements afin d’apporter un plus à son attaque. C’est pourtant Diallo qui frappe. El Azzouzi en embuscade se jette en vain pour reprendre le ballon qui passe devant le but.

Incontestablement les Bleus ont élevé leur niveau de jeu. Une meilleure appréhension de cette surface ?

El Azzouzi peu en vue jusque là cède sa place à Genest. Maoulida glisse au centre de l’attaque. Rothen distille toujours de bons ballons, notamment cette passe pour Khazri. Pour une fois serait-on tenté de dire, il joue collectif et adresse un centre à Maoulida seul face au but sur la ligne des 6,50 mètres. Tête sur la transversale ! Assurément la plus belle occasion bastiaise. Piqués au vif les locaux réagissent. Un loupé de Harek permet à Orinel de centrer en retrait pour Bourgeois, les deux entrants. Novaes une nouvelle fois « sauve la baraque » d’une claquette. « Nous » avons eu chaud, au sens figuré car la température est vraiment fraîche ! Nos Bleus qui depuis un moment ont pris le match en main, répliquent de la plus belle des manières. Une ouverture lumineuse de Rothen pour Maoulida oblige Fernandez à sortir des ses buts. Plutôt que de tenter la frappe, il offre un caviar à Diallo qui n’a plus qu’à pousser le ballon dans le but vide. (75ème Châteauroux 0 Bastia 1). Quatre minutes plus tard, encore suite à un super mouvement collectif, Diallo pour Khazri qui transmet à Maoulida, le tout en une touche de balle, et le break est fait ! (79ème Châteauroux 0 Bastia 2). Cette triplette (bientôt décomposée ?) en jouant plus souvent de cette manière est vraiment au dessus du lot. Il aura fallu patienter 75 minutes pour qu’elle se mette en marche. Dommage. Le football est un sport collectif. Ces deux actions en sont la preuve si besoin était…

Les Castelroussins sont assommés ! Genest lance Maoulida à la limite du hors-jeu. Ce dernier bien que fauché par Fernandez se relève et tente l’impossible au lieu d’attendre le penalty que l’arbitre s’apprêtait à siffler !

Dans un dernier sursaut d’orgueil les locaux offrent à Novaes une nouvelle occasion de briller. D’une superbe claquette, encore, il dégage sur sa ligne un boulet de canon et préserve ainsi ses buts pour la deuxième fois de la semaine.

Après 4 minutes de temps supplémentaire l’arbitre siffle la fin du match sur une victoire en championnat qui fuyait les Bastiais depuis le 28 octobre dernier face à Arles.

Il est démontré une fois de plus que le football se joue sur une pelouse naturelle et non pas sur ces synthétiques. Gaël Angoula rencontré après le match nous le confirmera. Il nous fera également part des réserves des joueurs  locaux obligés d’y jouer tous les 15 jours. Les résultats à domicile des 3 clubs français évoluant sur cette surface parlent d’eux-mêmes. Lorient le mieux loti a pris 18 points sur 27 possibles, Nancy 11 également sur 27 et Châteauroux 13 sur 24. Finalement le chiendent de Furiani n’est pas si mal !

Pour un Bastia à deux visages ce soir, cette victoire conjuguée aux résultats des autres matchs permet au Sporting de se rapprocher du podium. Reims et Guingamp tenus en échec n’ont plus que respectivement 3 et 1 points d’avance. Un bon résultat mardi prochain à Furiani pour le dernier match de l’année face à Tours (large vainqueur de Guingamp 5 à 1), et nos Bleus pourraient attendre les matchs retour avec beaucoup d’espoir.

 UNITI VINCEREMU E FORZA BASTIA!

*synthétique comme la pelouse de Châteauroux

*synthétique : qui représente une synthèse

 

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