Interview Antoine Mucchielli

ANTOINE MUCCHIELLI – Interview

Les vacances, cela a du bon! Surtout pour celui qui est concerné! Un tour par l’Igésa et le rendez-vous est fixé.
Antoine Muchielli, intendant du Sporting (et bénévole auprès de l’équipe de Corse) nous parle de lui, du Club, des joueurs et des Supporters.

Turchini75 : 20 ans au sporting ! Cela commence à faire un sacré bail ! Comment en es-tu arrivé là ?
Antoine Mucchielli : En 1989 j’ai décidé de venir m’installer en Corse, à Bastia plus précisément.

T75 : On ne débarque pas au Sporting comme cela du jour au lendemain ?
AM : Bien sûr ! J’étais un fervent supporter. Je faisais parti des adhérents du Club des Supporters de Bastia à Paris (ndlr : il a toujours sa carte !). Lorsque je suis revenu ici, c’est tout naturellement que je me suis rapproché du Sporting.

T75 : Comment t’est venue la passion du Sporting ?
AM : La passion du football, certainement à l’occasion du premier match auquel j’ai assisté en 1967 : La finale du championnat de France amateur entre de Gazelec et Cambrai. Le Gazelec avait gagné ! Et comment ne pas être marqué par la finale de la Coupe de France en 1972 ? Plus tard ce sera la Coupe UEFA….

T75 : Revenons à tes débuts au Sporting.
AM : A la fin des années 80, le Club avait le statut de professionnel, mais pas grand chose de professionnel dans son fonctionnement ! Le drame de mai 1992 sera le révélateur de ses lacunes.

T75 : Quel est ton rôle exactement ?
AM : Au quotidien c’est de préparer l’ensemble des équipements des joueurs et du staff. Une, deux ou même trois fois dans la journée comme lors du stage. C’est de préparer les jeux de maillots pour les matchs.

T75 : Tes relations avec les supporters n’ont pas toujours été « cordiales » !
AM : Je le répète, j’ai fait (je fais) parti d’un groupe de supporters, mais les choses sont complètement différentes lorsque tu es d’un côté du grillage ou de l’autre. C’est difficile à comprendre, mais c’est obligatoire. Il ne faut pas mélanger « travail et sentiment » sans prendre le risque de se faire déborder.

T75 : Oui, Testa Mora n’existe plus !
AM : Il y a eu des divergences entre le Club et Testa Mora. Ce sont des choses qui arrivent malheureusement. Mon souhait serait de retrouver la ferveur qu’il y avait au stade et en dehors à l’époque. Des gens qui se battaient pour la survie du Club avec leur moyen et leur tempérament.

T75 : 20 ans cela représente quoi en chiffres ?
AM : C’est plus de 850 matchs, une centaine de stades, un nombre incalculable de jours loin de la maison…

T75 : Et plus près de nous ?
AM : Des tas de joueurs, dont certains grands joueurs, une douzaine d’entraîneurs….

T75 : Et parmi ces entraîneurs, y en a t-il un qui était « au-dessus » du lot ?
AM : Oui bien sur, mais par respect des uns et des autres je ne donnerai pas de noms…

T75 : Ton « palmarès » …
AM : Le mauvais souvenir c’est cette finale de Coupe de France perdue en 2002 contre Lorient. Le bon souvenir c’est la victoire en Intertoto en 1997 que beaucoup oublie pour ne penser qu’à « l’épopée de 77/78 ».

T75 : Quels sont tes souhaits pour l’avenir du Sporting ?
AM : Comme tout le monde je ne rêve que d’une chose : Un retour en L1. Malheureusement, en l’état actuel des choses c’est utopique. Il y a tellement de choses à améliorer ou même à construire, que l’essentiel est de continuer à stabiliser le Club, de faire progresser les jeunes et d’espérer…

T75 : De tous ces matchs tu as bien quelques anecdotes à nous faire vivre ?
AM : C’est sûr qu’il y aurait de quoi noircir quelques pages…

Le Club de Lisbonne à pour mascotte un aigle. Quelques minutes avant la mi-temps, je quitte le bord du terrain pour préparer le retour des joueurs au vestiaire. Au détour d’un couloir je me retrouve nez à nez avec l’aigle ! Un VRAI ! Je crois que nous avons eu aussi peur l’un que l’autre !

Au cours du même match, Moreau se sacrifie en fauchant un portugais qui partait seul au but. Carton rouge, rien à dire. Normalement je dois le raccompagner aux vestiaires. Partir alors qu’il ne reste que quelques minutes de jeu et que nous sommes en passe de nous qualifier ! Impossible. Moreau se cache derrière moi (je n’avais pas la même carrure à l’époque) et attend le coup de sifflet final ! Qualification et nous tombons dans les bras l’un de l’autre !

A Izmir, Prince adresse un doigt d’honneur en direction des tribunes ! Public chaud bouillant. L’accès aux vestiaires n’est pas fréquentable ! Nous quittons le terrain par une trappe juste derrière les buts que nous gagnons sous une muraille de boucliers…

Match de coupe d’Europe encore. A Bucarest cette fois. L’arbitre est polonais. L’ami Piotr: « Pas de problème, c’est un ami» . Résultat expulsion ! Piotr ne veut pas sortir du terrain. Les militaires locaux qui font office d’agents de sécurité, lui montrent sans ménagement le chemin des vestiaires…

Lubo: Un joueur local lui en veut et va lui « jeter un sort » ! Dans le vestiaire, sur son porte-manteau, quelqu’un a déposé un as de trèfle. Lubo n’y porte pas attention plus que cela. C’est le jour d’un certain Bastia-Nantes et le premier match d’un tout jeune gardien: Landreau. Penalty pour le Sporting. Lubo le tire. Tout le monde connaît le résultat. Quelques temps plus tard, l’as de trèfle est toujours là. Lubo croise sur sa route ce soir là un certain Emmanuel Petit…Sa jambe ne résistera pas au tacle assassin!..

L’as de trèfle a disparu du jour au lendemain….

Les relations n’ont pas toujours été cordiales avec le Gazelec. Après le drame, le Sporting joue ses matchs à la maison à Ajaccio . Ce jour là, le Sporting reçoit le Gaz à Ajaccio donc. Le match se termine en bagarre générale !
Il nous restait 2 matchs à jouer avant de retrouver Furiani. Pour ces deux matchs nous nous exilerons à Aix…

Merci à Antoine Mucchielli pour ces moments passés ensemble, et pour tout ce qu’il fait en faveur des Supporters de Bastia à Paris à chacun de nos déplacements.

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