Interview Charles Orlanducci

[b][size=large]CHARLES ORLANDUCCI[/size][/b]

Voici quelques jours, nous avons eu l’occasion de rencontrer Charles Orlanducci, Président du Sporting Club de Bastia. Nous avons pu discuter ainsi pendant près d’une heure.

Nous tenons particulièrement à le remercier pour sa simplicité, pour sa
disponibilité et pour les réponses qu’il a bien voulues apporter à toutes nos questions.

Turchini75:A votre arrivée à la tête du Sporting, vous avez dit « vouloir pérenniser le Club ». Pouvez-vous nous expliquer ce que vous entendez par-là et ce que vous avez fait dans ce sens ?


Charles Orlanducci: Pérenniser cela veut tout simplement dire que le Club doit continuer d’exister ! Nous n’avons pas de gros moyens financiers, et si nous devions rester en L2 nous en aurions encore moins. Il faut donc miser sur la formation. Depuis ma nomination, nous avons repris les contacts avec les collectivités, la mairie, les instances, le préfet de région pour faire avancer les dossiers qui traînaient en longueur. Une intervention personnelle a permis de débloquer celui du centre de formation dont les travaux devraient débuter en janvier ou février prochain. Les travaux du stade devraient également débuter en février 2007. J’ai pris la tête de ce Club avec ces deux objectifs : terminer la reconstruction du stade et construire notre centre de formation. Quand cela sera fait, nous aurons fait un grand pas en avant.

T75: Vous aviez également souhaité que «les joueurs fassent preuve de solidarité, d’investissement personnel au quotidien et de respect de nos valeurs ». Un premier bilan?


C.O:Nous avons dans notre effectif des joueurs qui viennent de Corse, du continent, ou de l’étranger. Les footballeurs professionnels actuels sont habitués à changer souvent de club. Quand ils signent chez nous, j’essaye de leur ancrer ces valeurs, de leur faire comprendre qu’ils arrivent dans un club qui a une histoire, une belle histoire même. Ils représentent « un pays » « une ville ». Ils doivent en tenir compte lorsqu’ils sont sur ou en dehors du terrain et avoir une attitude exemplaire lorsqu’ils portent le maillot de Bastia. Cela ne vient pas du jour au lendemain, mais j’ai bon espoir.

T75: N’est-il pas plus facile de trouver ces valeurs avec des joueurs du cru ?


C.O: Bien sûr. Mais nous sommes obligés d’élargir notre champ de recrutement en dehors de l’Ile. Les meilleurs jeunes corses nous les avons, mais nous n’avons pas un potentiel suffisant. Si nous nous limitions nous n’avancerions pas.

T75: Il y a beaucoup de joueurs corses en L1 ou en L2.


C.O: C’est là encore le football actuel qui veut ça. Nous ne désespérons pas d’en faire venir ou revenir quelques-uns. Et pas seulement pour finir leur carrière ici.

T75: Quels sont les objectifs pour la saison actuelle ?


C.O: Il ne faut pas se voiler la face, nous sommes assez loin des leaders. Cependant on espère toujours secrètement. Regardez la saison passée à pareille époque. Tout le monde nous y voyait à l’inverse de Valenciennes. C’est vrai que notre effectif est juste en qualité, c’est pourquoi il est plus sage de penser que nous serons en L2 la saison prochaine.

T75: Un joker….


C.O: Avant d’y penser, nous allons récupérer d’ici la trêve Florent Laville et Greg Lorenzi. Une partie de nos problèmes actuels vient du fait que nous n’avons quasiment jamais pu aligner la même défense. C’était notre point fort la saison dernière. Le retour de ces deux joueurs nous amènera sans doute plus de stabilité et de confiance.

T75: Le mercato…


C.O: Contrairement à la saison passée nous avons pu recruter, mais la masse salariale est limitée. Si nous recrutons c’est un risque financier que nous prenons. Nous aviserons en fonction du classement de l’équipe à ce moment là. Devons-nous prendre ce risque ? Nous en avons fait l’expérience les saisons précédentes sans résultat. Nous ne voulons en aucun cas voir disparaître le Sporting. La situation n’est donc pas facile.

T75: Les finances sont donc si mal en point?


C.O: Les dernières ventes nous permettent de ramener la dette à 0 et d’assurer une partie du budget de fonctionnement. Les droits télé qui font vivre l’essentiel des clubs sont moindre en L2. Notre but est d’assainir les finances. Nous ne pouvons pas faire de « folies ».

T75: Nous n’avons pas de sponsor !


C.O: Les grandes sociétés s’intéressent peu à la L2. Nous avons nos sponsors habituels. Nous faisons des démarches pour en attirer d’autres, mais jusqu’à présent cela n’a pas abouti bien que nous soyons un des clubs les plus médiatisés en L2. Plus nous resterons en L2, et plus cela sera difficile. Mais nous, nous avons la Société VENDASI qui représente un gros sponsor. Même si nous espérons avoir une grande marque, la Société VENDASI a toujours été présente pour aider le Club. Actuellement nous avons des sponsors ponctuels, match par match, mais nous espérions plus. Cela risque de faire défaut dans notre budget.

T75: D’autant plus qu ‘en coupe de la ligue nous avons été éliminés au premier tour.


C.O: Les recettes de la coupe de la ligue comme de la coupe de France sont prises en compte dans notre budget, mais la prudence nous oblige à compter sur le minimum. Nous avons reçu 120 000€ pour notre participation à la coupe de la ligue, et nous espérons faire un « coup » en coupe de France.

T75: Pour revenir à votre discours d’arrivée, vous « souhaitiez un soutien massif ». Or, il semble qu’un certain désintérêt frappe le Sporting.


C.O: Pourtant nous avons besoin de tout le monde !

T75:Les matchs sont à peine évoqués dans Corse Matin, alors que la saison dernière une pleine page les annonçait.


C.O: Il faut savoir que pour ces articles le Sporting payait. Nous n’avons plus les moyens de nous payer ces pages, Corse Matin fait donc le strict minimum. Le SCB et l’ACA sont-ils « vendeurs » pour le journal ? Corse Matin voit son intérêt. Je pense toutefois, qu’il pourrait faire un effort.

T75:Le Club ne peut-il pas faire un effort lui aussi?


C.O: Un nouveau service marketing a été mis en place. Nous espérons là aussi, le mettre sur de bons rails.

T75: Des actions auprès des jeunes sont-elles envisageables, comme par exemple des cars mis à disposition au départ de différentes villes ?


C.O: Dans le passé nous avons tenté ce genre d’opérations. Elles n’ont pas eu le succès escompté. Les gens préfèrent venir aux matchs en voitures particulières. Je crois savoir que vous avez à peu près les mêmes soucis à Paris. Nous invitons également des clubs de jeunes pour assister aux matchs à domicile, comme dernièrement ceux de Poggio di Niolu. Toutes les idées sont bonnes, c’est juste une question de moyens.

T75: Des actions auprès des groupes de supporters locaux ?


C.O: J’ai annoncé en arrivant que je n’avais pas d’ à priori. J’ai discuté individuellement avec différents supporters. J’ai même donné une « interview » pour le site ForzaBastia. Depuis, je n’ai pas reçu de
demande au nom d’un groupe. C’est dommage. Contrairement à ce que certains pensent, les choses ont changé au Club. Les personnes qui y sont travaillent, chacune dans leur domaine. Le Conseil de Surveillance est là pour tracer les grandes lignes, et le directoire pour les mettre en application. Nous sommes quotidiennement au stade. Il faut bien que chacun comprenne que le Club n’est plus dirigé comme avant. Nous devons oublier nos rancunes et aller dans le même sens : L’avenir du Sporting en dépend.

Loading

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *