Site icon Turchini 75

Ma première…

Ma première…

 

 

Après quelques petits soucis avec la voiture de location, difficile de loger 9 personnes dans une 7 places, et six heures de route j’arrive enfin à Bordeaux pour ma première !

Dans le parcage où je vais passer près de trois heures en compagnie d’une cinquantaine d’accaniti, il faut que je retienne ce mot, je profite d’une bonne vue sur la pelouse sous un beau soleil. Une victoire à la fin du match et sûr que je serais incontournable.

A l’annonce de la composition de notre équipe, (Aréola, Diakité, Squillaci, Romaric, Palmieri, Gillet, Ba, Boudebouz, Maboulou, Ayité et Tallo) j’entends dire autour de moi qu’il n’y a aucune surprise. S’il y a des absents chez les Bordelais, c’est tout de même en leader qu’ils  abordent la rencontre.

Lorsque les deux équipes pénètrent sur la pelouse, je vois bien les regards incrédules dans notre parcage. Nos joueurs qui auraient dû jouer avec le maillot « camouflage » (quelle idée !) arborent un maillot blanc vierge de pubs et de tout signe distinctif de notre Club. J’apprendrai plus tard que la couleur du jeu de maillots prévus était trop proche  de celle des Bordelais. Comment ne pas y avoir pensé avant ? !

La rencontre débute fort puisque les Girondins obtiennent un premier corner dès la 2ème minute. Quelques minutes plus tard Palmieri écope d’un carton jaune. Le ton est donné.

Belle ouverture de Boudebouz à la 7ème qui trouve Ayité côté gauche. Malheureusement la frappe de ce dernier passe à droite des buts de Carrasse. Le même Carrasse rate son dégagement mais Maboulou surpris tergiverse et finit pas manquer sa tentative de lob (10ème).

Les Bordelais sont maîtres du ballon mais ne cadrent pas leurs frappes au contraire de Tallo qui ouvre le score à la 18ème ! Un centre de Diakité est repris de la tête par Ayité à la lutte avec Mariano. Le ballon arrive dans les pieds de Tallo qui ne se pose pas de question et reprend de volée. La balle passe entre les jambes de Carrasse et vient mourir au fond des filets. C’est le délire autour de moi, gros contraste avec un « Chaban » assommé ! (18ème Bordeaux 0 Bastia 1).

Les locaux repartent à l’attaque et une frappe de Khazri désormais avec le maillot au scapulaire fait frissonner le parcage. Le ballon vient de raser le montant des buts d’Aréola (23ème). Toujours dominateurs les Bordelais ont malgré tout du mal à inquiéter Aréola. Grossièrement Sala tente d’obtenir un penalty en s’écroulant dans la surface. Certains ont déjà reçu un carton jaune pour simulation sur ce genre d’action, mais M. Fautrel l’arbitre laisse se poursuivre l’action sans intervenir.

C’est encore Khazri qui met sous pression notre parcage avec ce coup-franc obtenu plein axe. Avec soulagement nous voyons sa frappe passer largement au dessus des buts d’Aréola (33ème).

Alors que la mi-temps approche, cette fois la nouvelle frappe de Khazri est légèrement déviée et prend la direction des buts, mais Aréola est à la parade (40ème). Juste avant que le speaker annonce deux minutes de temps additionnel, l’arbitre adresse un carton jaune à Ba pour une faute sur Faubert mais reste impassible lorsque Gillet reste au sol suite à celle de Khazri…

C’est la mi-temps et le vide se fait autour de moi juste le temps de voir tout mon monde revenir un verre à la main. Il faut dire que le soleil « cogne ». C’est toujours mieux que ce qui m’attend cet hiver lorsque je devrai rester plusieurs heures au froid et au vent…

Un changement de joueur côté Bordelais à l’entame de la deuxième mi-temps occasionne une partie de chaise musicale. Poundje sort et Kaabouni entrent entraînant le passage au poste d’arrière gauche de Faubert. Makélélé lui garde ses joueurs et son schéma tactique.

Les Bordelais reprennent le contrôle du ballon mais nos Bleus sont bien en place. Il faut attendre l’heure de jeu pour qu’un nouveau frisson ne traverse le parcage. Mariano déborde Palmieri et adresse un centre vers Khazri. Enchaînement contrôle et frappe instantanée que Squillaci détourne miraculeusement en corner ! Un corner qui selon la formule ne donnera rien (59ème).

Mariano se joue une nouvelle fois de Palmieri quelques instants plus tard ce qui occasionne les premières critiques dans le parcage.

A la 64ème minute Makélélé effectue son premier changement. Maboulou sort et c’est Pino qui entre et fait ainsi son retour dans le championnat de France trois ans après l’avoir quitté. C’est avec soulagement que notre parcage salue la sortie de Khazri. Cette fois un ancien Bleu ne marquera pas contre son ancien club !

Nos Bastiais frappent peu aux buts mais cadrent plus à l’image de ce premier tir, sans danger toutefois, de Pino alors que celui de Maurice-Belay finit sa course dans les tribunes loin derrière la cage d’Aréola (73ème).

En empêchant de jouer rapidement un coup-franc Tallo écope du troisième carton jaune bastiais de la rencontre (74ème). Dans la minute suivante, bien lancé par Boudebouz Ayité élimine Carrasse et tire dans le but vide. Sa frappe heurte la transversale et est dégagée par un défenseur. Ayité proteste sans que mes voisins ne sachent pourquoi. Furtivement et devant les yeux ébahis du parcage je comprends pourquoi. La frappe d’Ayité a tout simplement été déviée de la main par Pallois sans que l’arbitre assistant ne le signale à  M. Fautrel qui lui n’a rien vu… Un carton rouge et un penalty non sifflé contre les siens, Pallois, et les Bordelais depuis le début de la saison, s’en sortent très bien avec les décisions arbitrales. La balle du 0-2 était dans les pieds de Boudebouz…

Alors que Faubert vient de laisser sa place à Crivelli, l’Ibramovitch du pauvre (rapport à sa coiffure) le trio arbitral va une nouvelle fois donner un coup de main, c’est le cas de le dire, aux Bordelais. Mariano s’amuse toujours sur son côté et centre. Rolan d’un joli enroulé du bras dévie le ballon qu’il reprend du droit pour tromper Aréola. Enorme colère autour de moi, en deux minutes la physionomie de la rencontre vient d’effectuer un virage à 180° !

Ce but redonne des ailes aux Girondins et Sertic en pleine surface croise trop sa frappe (82ème). Sagement Makélélé effectue son deuxième changement, Tallo cédant sa place à Peybernes appelé à prêter main forte à la défense (85ème). Un Peybernes qui ne tarde pas à entrer dans le match puisqu’il reprend Touré qui filait seul au but (87 ème). Les Bordelais tentent le tout pour le tout mais ne cadre pas leurs frappes.

Alors que trois minutes de temps additionnel sont annoncées, elles dureront curieusement cinq, heureusement sans que le score n’évolue.

Gros soulagement autour de moi à la vue de cette fin de match, mais grosse frustration avec une victoire probable qui s’envole suite à des décisions qui expliquent l’absence d’arbitres français lors de la dernière Coupe du Monde…

Joueurs et dirigeants viennent saluer le parcage pour la plus grande joie de mes voisins. Le stade se vide. On range les drapeaux. On me décroche, me plie, me serre dans les bras avant de m’embrasser. J’ai été baptisée aujourd’hui et pour ma première sortie je repars avec un point. « C’est un bon début » sont les dernières paroles que j’ai entendues avant de me retrouver dans le noir au fond d’un sac à dos…

Contre un leader certes amputé de sa pièce maîtresse en attaque, nos joueurs ont subi mais n’ont rompu que dans les conditions que nous connaissons.

Les Bordelais ont nettement tiré aux buts plus souvent que nos Bleus, mais n’ont cadré qu’un tiers de leurs frappes (8 sur 24) faute à une défense Bastiaise effectuant un bon pressing ne leur permettant pas d’ajuster.

La « stat » de cette rencontre se situe au niveau des centres : 39 contre 4 ! Un joueur a particulièrement souffert et, c’est tout à son honneur, a fait son mea culpa  après la rencontre. Mariano s’est octroyé 11 des 39 centres à lui seul donnant le tournis à un Palmieri à la rue 90 minutes durant.

Comme face à Toulouse le dernier quart d’heure a été particulièrement difficile pour nos Bleus et dans les deux matchs c’est la maladresse des adversaires qui nous a évité la défaite. Sûrement un problème physique qu’il faudra régler rapidement. Le départ en sélection de huit de nos joueurs ne va malheureusement pas faciliter le travail du préparateur physique.

Si le coach a salué la combativité et la bonne application des consignes de la part de ses joueurs, nous avons noté que le remplacement de Tallo par Peybernes lui a été soufflé par son adjoint Tholot. Tout le monde apprend…

Les deux semaines de trêves permettront à notre capitaine de revenir au niveau et de postuler à une place de titulaire pour la réception de Lens le 13 septembre prochain. Les bonnes prestations de Ba son remplaçant lors des deux dernières rencontres et de Gillet au milieu de terrain vont poser des problèmes « de riches » au coach qui, au moins à domicile, devra effectuer des choix.

A quelques heures de la clôture du Mercato nous ne savons pas si « le cas Brandao » et son possible remplacement auront été tranchés. Avec 5 buts marqués en 4 rencontres, le Sporting a-t-il les moyens d’attendre le mercato d’hiver pour agir ? Makélélé qui dit « je fais avec les moyens dont je dispose… » semble s’être fait une raison. Les finances de Bastia ne sont pas celles de Paris…

C’est dans la difficulté que l’on apprend. Bienvenue au Sporting.

 

FORZA BASTIA ! 

Quitter la version mobile